Les douleurs au cou (ou cervicalgies) sont très fréquentes : environ deux personnes sur trois en souffriront au cours de leur vie
La région cervicale doit sans cesse supporter le poids de la tête et permettre une grande amplitude de mouvements, ce qui la rend vulnérable aux contraintes du quotidien
Lorsque les muscles du cou se contractent excessivement ou que les articulations cervicales sont irritées, une douleur peut apparaître. Différents facteurs peuvent provoquer ces tensions : de mauvaises postures répétées, un manque d’exercice, le stress, l’arthrose liée à l’âge, ou encore un traumatisme
Nous allons passer en revue les cinq causes principales de douleurs cervicales, et voir pour chacune comment les éviter. Enfin, nous mettrons en avant les bienfaits du massage thérapeutique pour soulager les tensions de la nuque.
Les 5 causes principales de douleurs cervicales
1. Mauvaises postures au quotidien
Passer de longues heures penché sur un écran d’ordinateur ou de smartphone favorise l’apparition de douleurs cervicales. Une posture affaissée, les épaules en avant et la tête penchée (« text neck »), exerce une pression continue sur les muscles et les vertèbres du cou
À la longue, ces mauvaises positions entraînent des tensions musculaires et des raideurs dans la nuque. Un poste de travail mal adapté (écran trop bas, chaise non ergonomique) ou l’habitude de regarder son téléphone tête baissée contribuent ainsi à la douleur cervicale. Par ailleurs, un mode de vie sédentaire affaiblit la musculature de soutien du cou : des muscles trop faibles ne maintiennent plus correctement la colonne cervicale, ce qui peut aussi se traduire par des douleurs
Pourquoi cette cause fait mal ? Lorsque le cou est mal aligné pendant de longues durées, les muscles se fatiguent et se contractent de manière réflexe. Les disques et ligaments cervicaux peuvent également être sur-sollicités. Ce cumul de micro-stress conduit à des inflammations locales et à la douleur. C’est la cause la plus courante de cervicalgie bénigne.
2. Mauvaises positions de sommeil
Une position inadéquate pendant la nuit peut elle aussi déclencher des douleurs au réveil. Dormir avec un oreiller insuffisant ou trop épais, ou pire dormir sur le ventre, impose une torsion du cou prolongée. On se réveille alors souvent avec un torticolis, c’est-à-dire le cou bloqué et douloureux. En effet, pendant le sommeil, si la tête n’est pas alignée avec la colonne vertébrale, les muscles du cou doivent compenser cette mauvaise position et peuvent se crisper intensément. Combien de fois nous est-il arrivé de nous réveiller avec la nuque raide sans comprendre pourquoi ? Souvent, c’est simplement parce que nous avons dormi dans une position défavorable.
Pourquoi cette cause fait mal ? Un mauvais appui de la tête durant 7 à 8 heures de sommeil crée une tension continue sur les cervicales. Les muscles n’ayant pas pu se détendre correctement la nuit, on ressent dès le matin une douleur vive en bougeant le cou. Heureusement, ce type de douleur s’estompe généralement en quelques jours avec du repos et des soins appropriés.
3. Stress et tension musculaire
Le stress psychologique a un impact direct sur nos muscles, en particulier au niveau des épaules et du cou. En situation de stress prolongé ou d’anxiété, on a tendance à contracter involontairement les muscles de la nuque (haussement des épaules, crispation)
Cette contraction permanente réduit la souplesse musculaire et peut provoquer des points de tension douloureux (aussi appelés trigger points ou nœuds musculaires). Avec le temps, le cou devient raide et douloureux, même en l’absence de mouvement ou d’effort physique. Par ailleurs, le stress peut amplifier la perception de la douleur, enclenchant un cercle vicieux où la gêne augmente encore la tension nerveuse.
Pourquoi cette cause fait mal ? Les émotions et la pression nerveuse se somatisent fréquemment dans la région cervicale. Les muscles trapèzes et élévateurs de la scapula, situés à la base du cou, se contractent sous l’effet du stress, ce qui comprime les fibres musculaires et les nerfs environnants. Il en résulte une douleur diffuse, des maux de cou et souvent des maux de tête associés.
4. Traumatismes et mouvements brusques
Un coup du lapin lors d’un accident de voiture, une chute à ski ou un faux mouvement brusque peuvent être à l’origine d’une cervicalgie. Les traumatismes violents – comme une collision automobile – provoquent une hyper-flexion/extension soudaine du cou, pouvant causer une entorse cervicale (étirement des ligaments) ou des micro-déchirures musculaires. Même un choc modéré, lors d’une activité sportive par exemple, peut suffire à engendrer des douleurs au cou
Par ailleurs, un mouvement mal exécuté (se tourner vivement sans échauffement, porter une charge lourde de travers) peut « coincer » un muscle ou un nerf cervical de façon aiguë. Dans ces cas, la douleur survient souvent de manière brutale et peut être intense, avec une impression de cou bloqué.
Pourquoi cette cause fait mal ? Le rachis cervical est mobile et relativement fragile : un mouvement au-delà de son amplitude normale ou un impact direct peut léser les tissus. Une entorse cervicale provoque une inflammation des ligaments et muscles du cou, d’où une douleur immédiate et une grande raideur. Ce type de traumatisme nécessite du repos et éventuellement une prise en charge médicale pour éviter des complications.
5. Arthrose et usure des vertèbres cervicales
Avec l’âge, notre colonne cervicale subit une usure progressive. Les disques intervertébraux perdent de leur épaisseur et les cartilages des vertèbres s’érodent : c’est l’arthrose cervicale (ou cervicarthrose). Cette dégénérescence des articulations du cou touche surtout les personnes de plus de 50 ans. Elle se manifeste par des douleurs cervicales chroniques, une raideur du cou et parfois des engourdissements allant jusqu’aux épaules ou aux bras (en cas de pincement d’un nerf)
Des excroissances osseuses (ostéophytes, surnommées « becs de perroquet ») peuvent également se former et limiter la mobilité du cou. Par ailleurs, une hernie discale cervicale – lorsque un disque abîmé comprime un nerf – peut survenir et causer des douleurs intenses irradiant dans le bras.
Pourquoi cette cause fait mal ? L’arthrose provoque une inflammation chronique des petites articulations cervicales et une diminution de l’espace intervertébral. Les mouvements du cou deviennent douloureux et moins amples. Lorsqu’une hernie discale ou un ostéophyte compriment une racine nerveuse, cela entraîne non seulement des douleurs cervicales, mais aussi des névralgies (douleurs nerveuses, fourmillements) vers l’épaule ou le bras. Ces pathologies nécessitent une consultation médicale pour un traitement approprié (médicaments, kinésithérapie, voire chirurgie dans les cas sévères).
Comment prévenir les douleurs cervicales ? (Conseils pratiques)
Bien que les douleurs cervicales soient courantes, il est tout à fait possible de les éviter ou de les réduire en adoptant de bonnes habitudes. Voici quelques conseils de prévention à appliquer au quotidien :
- Adoptez une posture ergonomique : assurez-vous que votre poste de travail est bien réglé afin de garder le dos droit et la tête dans le prolongement de la colonne (écran à hauteur des yeux, dos appuyé au dossier, accoudoirs ajustés, etc). Évitez de rester assis des heures sans bouger : faites des pauses régulières pour détendre votre cou et vos épaules (quelques rotations de la nuque, étirements). De même, limitez le temps passé la tête penchée sur le smartphone ou la tablette.
- Soignez votre position de sommeil : dormez de préférence sur le dos ou sur le côté, avec un oreiller adapté qui maintient la courbure naturelle du cou. Un seul oreiller de bonne épaisseur suffit généralement. Choisissez un matelas suffisamment ferme pour soutenir votre colonne vertébrale. Évitez de dormir sur le ventre, une position qui tord la nuque de façon prolongée et favorise les torticolis au réveil.
- Renforcez et assouplissez votre cou : entretenir la musculature cervicale aide à prévenir les douleurs. Des exercices simples de renforcement (par exemple appris chez un kiné) et d’étirements doux du cou, pratiqués 2 à 3 fois par semaine, peuvent améliorer la résistance de vos muscles. Un cou plus musclé supporte mieux les contraintes et est moins vulnérable aux faux mouvements. Parallèlement, maintenez une activité physique régulière globale (marche, natation…) : un mode de vie actif contribue à diminuer le risque de douleurs cervicales.
- Gérez votre stress : si vous êtes souvent tendu ou anxieux, apprenez à relaxer votre nuque. Des techniques de relaxation comme la respiration profonde, la méditation, le yoga ou un simple auto-massage des épaules peuvent réduire la tension musculaire due au stress. Détendre l’esprit aide à relâcher le corps : essayez de vous ménager des moments de décontraction chaque jour (pauses, étirements, activités plaisantes) pour éviter d’accumuler les crispations dans votre cou.
- Protégez votre cou lors des activités à risque : en voiture, attachez toujours votre ceinture de sécurité et réglez l’appui-tête à la bonne hauteur (le haut de l’appui-tête au niveau du sommet du crâne) afin de préserver votre nuque en cas de choc. Si vous pratiquez un sport de contact ou à haute vitesse, portez les équipements de protection adéquats (casque, minerve éventuellement en motocross, etc.). Faites des échauffements avant le sport pour préparer vos muscles cervicaux. Enfin, faites attention aux mouvements brusques : fléchissez les genoux pour soulever une charge lourde plutôt que de tirer avec le cou ou le dos, par exemple.
En suivant ces conseils, vous mettrez toutes les chances de votre côté pour éviter le mal de cou. Une bonne hygiène posturale et musculaire au quotidien est la clé pour préserver vos cervicales.
Le massage : un allié contre les tensions cervicales
La massothérapie (massage thérapeutique) est une solution naturelle reconnue pour soulager les douleurs cervicales en agissant directement sur les muscles tendus. Un bon massage va en effet délier les nœuds musculaires et assouplir les tissus du cou. Les manipulations effectuées par le thérapeute stimulent la circulation sanguine locale, apportant plus d’oxygène aux muscles, ce qui favorise leur récupération. En relâchant les contractures, le massage réduit la pression exercée sur les nerfs cervicaux et atténue la douleur. De nombreuses études attestent d’ailleurs des bienfaits significatifs du massage dans le traitement des douleurs du cou : cette thérapie peut diminuer la douleur perçue, réduire la sensibilité musculaire et améliorer l’amplitude de mouvement de la nuque, en particulier chez les personnes souffrant de cervicalgies chroniques
En d’autres termes, le massage aide à relaxer la nuque et à restaurer sa mobilité normale.
Sur le plan scientifique, des travaux ont mesuré l’efficacité de ces techniques manuelles. Par exemple, une revue d’études a conclu qu’une thérapie manuelle ciblant les tissus mous du cou (comme le massage) produit un soulagement significatif de la douleur chez des patients atteints de cervicalgie chronique
Le massage bien conduit par un professionnel compétent est donc un excellent complément aux autres approches de prise en charge. Il ne remplace pas un traitement médical si celui-ci est nécessaire, mais s’inscrit en complément dans une démarche globale de soin
En pratique, intégrer des séances de massage permet de traiter la cause musculaire de nombreuses cervicalgies : en relâchant les muscles contractés, on diminue durablement les raideurs et la douleur, sans recourir aux médicaments. Le massage cervical apporte souvent une relaxation immédiate, et un bien-être qui aide aussi le corps à mieux récupérer.
En conclusion, la majorité des douleurs cervicales peuvent être évitées ou soulagées en adoptant les bonnes habitudes et en traitant leurs causes. Prenez soin de votre cou au quotidien – par une posture adaptée, du mouvement, de la détente – et n’hésitez pas à envisager la thérapie par massage pour vous débarrasser des tensions persistantes. Votre nuque vous dira merci ! Et n’oubliez pas de consulter un professionnel de santé si une douleur cervicale intense ou handicapante perdure malgré tout ces conseils, afin d’écarter toute cause plus sérieuse et de bénéficier d’un traitement approprié.
Sources : Assurance Maladie (ameli.fr), Aspirin® (aspirin.ch), Initiv (initiv.com), Tua Santé (tuasaude.com) et le Réseau des massothérapeutes du Québec (rmpq.ca).